Le respect et le civisme en islam

La bienveillance, le respect de l’autre et le civisme sont nécessaires pour vivre en société. Ce constat est partagé par les trois grandes religions monothéistes.

Le Prophète, modèle de civisme

Comme l’explique Soulâyman Valsan, le prophète Muhammad est considéré en islam comme un modèle de bon comportement. On met notamment en exergue sa bienveillance, son honnêteté et sa fiabilité. Il était ainsi dit sadiq al-amin, « digne de confiance » car il était connu pour tenir ses engagements. Ces qualités se retrouvent chez nombre de figures de prophètes bibliques et notamment chez le Christ dans la tradition chrétienne. Comme pour Muhammad, on le décrit comme respectueux d’autrui, animé par de bonnes intentions et soucieux du bien être de sa communauté.

Le respect d’autrui, une valeur universelle

Pour les croyants, les prophètes représentent des modèles éthiques à suivre dans la vie quotidienne. Par ailleurs, les valeurs de respect et de bienveillance à l’égard des autres indépendamment de leur religion, de leur ethnie ou de leur genre sont universelles. Elles sont le socle de la vie en société et sont garantes de la liberté de chacun comme du bon fonctionnement de la collectivité.

Le civisme en France

En France, depuis la révolution française, ces valeurs sont décrites comme du civisme. Ce mot vient du latin civis, « citoyen », c’est donc le comportement attendu du citoyen, c’est-à-dire celui qui participe à la vie de la nation. L’article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 pose que :

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits.¹

Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

Le respect des droits d’autrui est donc requise de tous les citoyens, l’exercice de sa propre liberté ne peut se faire au détriment des autres car tous les humains sont égaux. C’est un tournant historique, auparavant les droits dépendait de la naissance, un noble jouissait de privilèges auxquels les paysans ne pouvait pas accéder. Dans cet acte fondateur d’une nouvelle société, le législateur pose d’emblée que tous les humains méritent le respect.

La Constitution de 1958, toujours en vigueur aujourd’hui, pose, dès son article premier, que les discriminations n’ont pas leur place dans la société française :

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.²

Constitution du 4 octobre 1958

Aujourd’hui ce respect d’autrui et cette bienveillance s’étendent aussi aux générations à naître par le biais du respect de l’environnement³. Adopter un comportement soucieux de l’écologie, c’est protéger les membres les plus vulnérables au changement climatique. C’est aussi assurer aux générations à venir une vie décente.

L’islam comme les textes fondateurs de la citoyenneté française requiert le respect et la bienveillance à l’égard de tous. Ces valeurs universelles sont les seules à même d’assurer une vie en collectivité épanouissante pour tous ceux qui y participent.