Les mémoires
de la guerre
d’Algérie

Plus de soixante ans après l’Indépendance algérienne, la mémoire de la guerre d’Algérie reste un sujet brûlant y compris chez les jeunes générations. Face à ce constat l’association Civic Fab a décidé de lancer le projet Mémorama, des ateliers pour aider les jeunes à mieux connaître cette période et ainsi désamorcer les conflits mémoriaux. Mémorama utilise le cinéma comme porte d’entrée vers un dialogue apaisé entre les mémoires plurielles de la Guerre d’Algérie.

La mémoire c’est de « l’histoire encore chaude » selon la formule de Marie-Claude Lavabre. La mémoire est par nature plurielle, elle raconte le passé du point de vue d’un groupe particulier. Il existe de multiples mémoires de la guerre d’Algérie qui se choquent, s’entrechoquent et qui parfois se rejoignent. Cette boîte à outils permet de découvrir les différents groupes porteurs de mémoire et leurs vécus. Elle a aussi pour vocation de promouvoir une approche historique à partir de l’étude des archives.

Fiches Pédagogiques

Qu’est-ce qu’une archive ?

En Histoire, on appelle archive l’ensemble des traces documentaires de toute activité humaine.

Comment étudier une archive ?

4 étapes essentielles pour pouvoir analyser une archive en évitant les pièges.

La mémoire

Les mémoires sont des représentations du passé qui fondent les identités individuelles et collectives dans le présent.

Le code de l’indigénat

Le « code de l’indigénat » désigne le système pénal qui été appliqué aux « indigènes » en Algérie puis dans l’ensemble des colonies françaises.

Le FLN

FLN est l’acronyme du Front de Libération Nationale, parti politique algérien fondé en 1954 pour obtenir l’indépendance de l’Algérie colonisée par la France depuis 1830.

Les Harkis

En histoire, on appelle archive l’ensemble des traces documentaires de toute activité humaine. Les archives sont

Portraits vidéos

Guerre d'Algérie- Djamila Bouhired

Djamila Bouhired

Icône de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie

Djamila Bouhired

Icône de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, Djamila Bouhired nait en 1935 à Alger Dans une famille de classe moyenne de la Casbah. Elle rejoint le Front de libération nationale (FLN) en 1956, alors qu’elle est étudiante à l’université d’Alger.

Guerre d'Algérie-Abdelkader

Abdelkader

Symbole de la résistance à la colonisation française

Abdelkader

En 1832, Abdelkader prend la tête de la résistance contre la colonisation française de l’Algérie. Savant soufi, il est aussi un figure d’humaniste de tolérance qui transcende les rives de la Méditerranée.

Guerre d'Algérie- Raymonde Peschard

Raymonde Peschard

Symbole de la résistance à la colonisation française

Raymonde Peschard

Seule femme européenne à être reconnu comme martyre de l’Indépendance en Algérie, Raymonde Peschard était une militante du Front de libération nationale. Elle officiait comme infirmière au maquis.

Guerre d'Algérie-Albert Camus

Albert Camus

Écrivain et militant pacifiste

Albert Camus

Prix Nobel de littérature, Albert Camus est né et a grandi en Algérie. Fervent défenseur de l’égalité entre les Français et les Algériens, il militait pour la paix entre les deux pays. Mort avant la fin de la guerre, il demeure une figure partagée entre les deux rives de la Méditerranée.

Guerre d'Algérie- Frantz Fanon

Frantz Fanon

Psychiatre révolutionnaire

Frantz Fanon

Psychiatre révolutionnaire, Frantz Fanon est une figure des luttes de décolonisation. Frappé par le racisme de la société coloniale, il décrit dans ses ouvrages la violence subie par les colonisée et ses conséquences.

Guerre d'Algérie- Nafissa Sid Cara

Nafissa Sid Cara

Première femme musulmane au gouvernement français

Nafissa Sid Cara

Députée d’Alger à l’Assemblée nationale française, elle entre au gouvernement et s’occupe des questions sociales en Algérie. Elle est engagée pour les droits des femmes puis après la guerre elle se consacre à la question harki.

Pour les sociétés française et algérienne, que faire de toutes les traces de guerre qui hantent les mémoires ? La question de la fidélité de la mémoire, de la représentation de la chose passée n’est pas évidente.

Benjamin Stora, Historien de la guerre d’Algérie

Archives

THÉMATIQUES

1954-1956

1958-1962

L'INDÉPENDANCE

L'INSURRECTION

LA BATAILLE D'ALGER

LA CONQUÊTE DE L’ALGÉRIE

LA PÉRIODE COLONIALE

MAI 1945

RÉINITIALISER LES FILTRES

Manifeste du peuple algérien

Manifeste du peuple algérien, 1943

MAI 1945

Extrait du Manifeste du peuple algérien, 10 février 1943

Après le débarquement allié du 8 novembre 1942, le général De Gaulle installe le Comité français de libération nationale à Alger. Parallèlement, les élus algériens au premier rang desquels Ferhat Abbas, rédigent le Manifeste du peuple algérien. Ils demandent un nouveau statut politique, économique et social pour les "indigènes" musulmans dans le cadre français. Ce texte vaut à Ferhat Abbas d’être placé en résidence surveillée dans le sud algérien à partir de septembre 1943.

L'Algérie est depuis le 8 novembre dernier sous l'occupation des forces anglo-américaines.

Cette occupation, en isolant la colonie de la métropole, a provoqué parmi les Français d'Algérie une véritable course au pouvoir. Républicains, gaullistes, royalistes, israélites, chaque groupe, de son côté, essaye de faire valoir sa collaboration aux yeux des Alliés et veille à la défense de ses intérêts particuliers.

Devant cette agitation, chacun semble ignorer jusqu'à l'existence même des huit millions et demi d'indigènes. Cependant, l'Algérie musulmane, quoique indifférente à ces rivalités, reste vigilante et attentive à son destin.

Aujourd'hui, les représentants de cette Algérie, répondant au vœu unanime de leurs populations, ne peuvent se soustraire à l'impérieux devoir de poser le problème de leur avenir.

Ce faisant, ils entendent ne rien renier de la culture française et occidentale qu'ils ont reçues et qui leur reste chère. C'est au contraire en puisant dans les richesses morales et spirituelles de la France métropolitaine et dans la tradition de liberté du peuple français qu'ils trouvent la force et la justification de leur action présente.

Conscients de leurs responsabilités devant Dieu, ces représentants traduisent ici sincèrement et fidèlement les aspirations profondes de tout le peuple algérien musulman.

Ce manifeste, plus qu'un plaidoyer, est un témoignage et un acte de foi. [...]

Le refus systématique ou déguisé de donner accès à la cité française aux Algériens musulmans a découragé tous les partisans de la d'assimilation étendue aux autochtones. Cette politique apparait aujourd’hui aux yeux de tous comme une réalité inaccessible, une machine dangereuse mise au service de la colonisation. [...]

Économiquement, cette colonisation s'est révélée incapable d'améliorer et de résoudre les grands problèmes qu'elle a elle-même posés. Or, l'Algérie, bien administrée, bien dirigée, bien équipée, est susceptible de nourrir pour le moins vingt millions d'habitants dont elle pourrait assurer le bien-être et la paix sociale. Emprisonnée dans le cadre colonial, elle n'est en mesure ni de nourrir, ni d'instruire, ni d'habiller, ni de loger, ni de soigner la moitié de sa population actuelle.

Son équipement, juste suffisant pour assurer le bien-être d'une caste qui représente le huitième de la population totale, restera superficiel et dérisoire, tant que l'Algérie n'aura pas un gouvernement issu du peuple et agissant au profit du peuple. La vérité historique est là et ne peut être nulle part ailleurs.

[...] le peuple algérien demande dès aujourd'hui [...] :

a) La condamnation et l'abolition de la colonisation[...]

b) L'application pour tous les pays [...] du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

c) La dotation de l'Algérie d'une constitution propre garantissant :

1. La liberté et l'égalité absolue de tous ses habitants sans distinction de race ou de religion.

2. La suppression de la propriété féodale par une grande réforme agraire et le droit au bien-être de l'immense prolétariat agricole.

3. La reconnaissance de la langue arabe comme langue officielle[...].

4. La liberté de presse et le droit d'association.

5. L'instruction gratuite et obligatoire pour les enfants des deux sexes.

6. La liberté du culte pour tous les habitants et l'application [...] du principe de la séparation de l'Église et de l'État.

d) La participation immédiate et effective des musulmans algériens au gouvernement de leur pays [...]

e) La libération de tous les condamnés et internés politiques, à quelque parti qu'ils appartiennent.

[...] Le peuple algérien, connaissant le sort réservé aux promesses faites durant les hostilités, voudrait voir son avenir assuré par des réalisations tangibles et immédiates.

Il accepte tous les sacrifices. C'est aux autorités responsables à accepter sa liberté.

Fait à Alger, le 10 février 1943.

Dellepiane-exposition coloniale Marseille 1906

Cartes Postales de promotion de l’exposition coloniale de Marseille

LA PÉRIODE COLONIALE

Cartes Postales de promotion
de l’exposition coloniale de Marseille (Auguste Vimar, 1906)

En 1906, Marseille accueille la troisième exposition coloniale française, le but est de présenter les colonies aux habitants de la métropole. Entre fascination et rejet, les expositions coloniales construisent la perception du colonisé. Ce sont de véritables zoos humains où des hommes et des femmes sont exposés tels des curiosités.

Pour assurer la communication de l’évènement Auguste Vimar est engagé pour produire des cartes postales présentant chaque colonie. L'exposition de Marseille accueille aussi la première exposition océanographique organisée en France.

El Ouma

Un cri de la jeunesse algérienne

LA PÉRIODE COLONIALE

Extraits de article "Un cri de la jeunesse algérienne" publié dans El Ouma (Mohamed Bendira, 1939)

Le journal El Ouma est publié à partir de 1930 à Paris pour défendre les intérêts des "indigènes" d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Il reçoit un accueil favorable parmi les migrants installés en région parisienne et se diffuse clandestinement en Algérie. Il est dirigé par Messali Hadj, militant nationaliste et fondateur du Parti du peuple algérien. Ce journal joua un rôle crucial dans le recrutement des militants indépendantistes.

Declaration François Mitterrand

Déclaration de François Mitterrand, 12 novembre 1954

L'INSURRECTION

Déclaration de François Mitterrand, ministre de l’intérieur à l’Assemblée nationale, 12 novembre 1954

Le 1er novembre 1954 le Front de libération nationale (FLN) lance l'insurrection. Les autorités françaises savaient que la révolte montait en Algérie mais ne connaissent pas encore l'existence du FLN. Surpris par la coordination des attaques, le gouvernement n'attend pas pour autant céder. Le 12 novembre, François Mitterrand, alors ministre de l'intérieur, s'exprime devant les députés. Il exprime avec force la volonté du gouvernement de mater la rébellion. Dès novembre 1954, la répression s'abat sur les militants nationalistes. Ceux qui en réchappent vont venir grossier les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), organe militaire du FLN. Parallèlement, le gouvernement propose un plan de réforme en faveur des Algériens ce qui occasionne sa chute au profit d'une ligne répressive plus dure.

Je prétends qu'actuellement certains doivent cruellement méditer sur le déclenchement hâtif de l'émeute, qui les a précipités dans une aventure qui les conduira à leur perte. Voilà donc qu'un peu partout, d'un seul coup, se répand le bruit que l'Algérie est à feu et à sang.

De même que le Maroc et la Tunisie ont connu ce phénomène de terrorisme individuel dans les villes et dans les campagnes, faut-il que l'Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle ?

Eh bien ! Non, cela ne sera pas, parce qu'il se trouve que l'Algérie, c'est la France, parce qu'il se trouve que les départements de l'Algérie sont des départements de la République française. Des Flandres jusqu'au Congo, s'il y a quelques différences dans l'application de nos lois, partout la loi s'impose et cette loi est la loi française ; c'est celle que vous votez parce qu'il n'y a qu'un seul Parlement et qu'une seule nation dans les territoires d'outre-mer comme dans les départements d'Algérie comme dans la métropole. [...]

Tous ceux qui essayeront, d'une manière ou d'une autre, de créer le désordre et qui tendront à la sécession seront frappés par tous les moyens mis à notre disposition par la loi. Nous frapperons également tous ceux qui y contribueront, même indirectement. Il n'est pas supportable que, par voie de presse, d'écrits, de discours ou sous quelque forme que ce soit, à plus forte raison par les armes, un citoyen s'oppose à la nation, au risque de la déchirer. En tout cas, s'il le fait, le gouvernement n'a qu'un devoir, et vous pouvez compter sur le ministre chargé de cette mission, au nom de ce gouvernement, pour décider des mesures qui s'imposeront. [...] L'Algérie, c’est la France. Et qui d'entre vous, Mesdames, Messieurs, hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ?

Indépendance de l'Algérie

Premières journées de l’indépendance de l’Algérie

L'INDÉPENDANCE

Premières journées de l’indépendance de l'Algérie (7 juillet 1962, archives INA)

Dans le cadre des accords d’Évian, le 1er juillet 1962 se tient en Algérie un référendum d'autodétermination. Les citoyens algériens sont appelés aux urnes pour décider s'ils souhaitent que l'Algérie deviennent indépendante de la France. Le "Oui" l'emporte avec plus de 99% des voix. Le 3 juillet le Général De Gaulle déclare la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie par la France. L'indépendance est prononcé en Algérie le 5 juillet mettant fin à 132 ans de colonisation. La date a été choisi symboliquement pour coïncider avec la capitulation du Dey d'Alger en 1830.

Portrait d'Albert Camus

« Misère de la Kabylie » de Albert Camus

LA PÉRIODE COLONIALE

Extraits du reportage « Misère de la Kabylie » de Albert Camus pour Alger républicain (Juin 1939)

En juin 1939, Albert Camus fait paraître une série d’articles sur la situation de la Kabylie dans le quotidien Alger républicain. Ce journal est rattaché au Front populaire, coalition française de gauche. Il a la particularité de compter dans sa rédaction des journalistes français et algériens. Le reportage « Misère de la Kabylie » dénonce les conditions de vie déplorables de la population kabyle. Il aura un écho retentissant dans l’Algérie française de l’époque.

La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo

LA BATAILLE D'ALGER, MAI 1945

La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo

La bataille d'Alger est un film italo-algérien réalisé par le réalisateur communiste Gillo Pontecorvo en 1966. Le film retrace « la bataille d'Alger » qui opposes les militants du FLN et les parachutistes français l pour le contrôle du quartier de la Casbah à Alger. Initialement interdit en France, le film connaît un grand succès à l"étranger notamment dans les mouvements de décolonisation. Le film a aussi été multi-instrumentalisé autant par les pro-insurrection qu'à des fins anti-subversives.

Pour aller plus loin : "La bataille d'Alger, le film", Podcast France inter.

Bachir Hadjadj

Des amours impossibles de Bachir Hadjadj

LA PÉRIODE COLONIALE

Des amours impossibles de Bachir Hadjadj

En 1954, Bachir Hadjadj étudie au lycée d'Aumale à Constantine en Algérie. Dans sa classe les élèves européens et algériens sont mélangés mais avec l'âge les contacts deviennent plus difficiles. Chacun prend conscience des inégalités de statut qui les séparent.

Plus nous avancions vers la fin de notre adolescence, plus nous prenions conscience qu’il y avait « eux » et qu’il y avait « nous ». Et plus les contacts se faisaient difficiles. Lorsque nous eûmes pris conscience les uns et les autres que nous appartenions à deux mondes non pas seulement différents mais inégaux, nos rapports changèrent de nature. Nous fréquentions les mêmes classes du lycée, nous vivions à côté les uns des autres, nous étions parfois camarades, rarement plus.
Les timides rapprochements intercommunautaires étaient vécus comme des désertions, et condamnés comme telles par la vigilante censure des deux mondes. Il y a bien eu de très solides amitiés qui ont résisté à l’usure du temps et à la violence de la tempête, mais elles étaient l’exception. Elles n’ont pu exister et durer que parce que l’un et l’autre, chacun de son coté, a su imposer cette amitié à son propre clan, non sans difficulté ou sans drame, souvent au prix de la rupture avec ceux des siens qui refusaient cette amitié. Il y eut bien, également, quelques Roméo et Juliette qui bravèrent non seulement des familles et des clans, mais les sociétés elles-mêmes. Ils ont été rejetés avec une extrême violence, j’en connais des deux bords : leurs amours n’ont pu s’épanouir que loin de la colonie.

Source : Benjamin STORA et Tramor QUEMENEUR,
Mémoires d’Algérie - Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens pendant la guerre (1954-1962), Paris, J’ai lu, 2014.
Appel au peuple

Appel au peuple algérien

L'INSURRECTION

Appel au peuple algérien
Extrait de la déclaration publiée par le FLN le 1er novembre 1954

En 1954, des membres du comité central du MTLD de Messali Hadj prennent leurs distances avec le vieux militant nationaliste. Ils créent le Comité révolu-tionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), qui va devenir le FLN en octobre 1954. Dans la perspective de lancer l'insurrection, ils rédigent une déclaration rendue publique le jour de son déclenchement, le 1er novembre 1954.

Appel au peuple algérien

Peuple algérien,

Militants de la cause nationale,

[...] notre mouvement national, terrassé par des années d'immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l'opinion populaire, dépassé par les événements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne. L’heure est grave.

Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d'elle la majorité des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l'ont acculé les luttes de personnes et d'influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire. [...]

Plaçant l'intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et de prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi obstiné et aveugle, qui s'est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique.

Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l'étiquette de Front de libération nationale, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s'intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.

Pour préciser, nous retraçons ci-après les grandes lignes de notre programme politique :

But

L'indépendance nationale par :

1) la restauration de l'État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ;

2) le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et de confession.

Objectifs intérieurs

1) assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie [...] ;

2) rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.

Objectifs extérieurs

1) internationalisation du problème algérien ; [..]

Moyens de lutte

Conformément aux principes révolutionnaires et compte tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu'à la réalisation de notre but.

[...] pour prouver notre désir réel de paix, limiter les pertes en vies humaines et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu'elles subjuguent le droit de disposer d'eux-mêmes :

1) l'ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible ;

2) La création d'un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d'exception et l'arrêt de toutes les poursuites contre les forces combattantes ;

3) La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l'Algérie une « terre française » en déni de l'histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des meurs du peuple algérien.

En contrepartie

1) Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.

2)Tous les Français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité d'origine [ou] la nationalité algérienne.

3) Les liens entre la France et l'Algérie seront définis et feront l'objet d'un accord entre les deux puissances sur la base de l'égalité et du respect de chacun.

Algérien ! Nous t'invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t'y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front. Sa victoire est la tienne.

Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, forts de ton soutien, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.

Le Secrétariat

accords d’Evian

Déclaration du Général de Gaulle sur les accords d’Évian

L'INDÉPENDANCE

Déclaration du Général de Gaulle sur les accords d’Évian le 18 mars 1962 (archives INA)

Suite aux négociations d’Évian et à l'accord qui en résulte sur l'autodétermination du peuple algérien, le général De Gaulle, après 8 années de guerre, annonce, ce 18 mars 1962, le cessez-le-feu en Algérie et l'organisation prochaine d'un référendum qui devra consacrer le choix fait sur l'avenir des relations entre la France et l'Algérie.

17 octobre

Le 17 octobre 1961

1958-1962

Que s’est-il passé le 17 octobre 1961 à Paris ? (JT France 2, 17 octobre 2001, archives INA)

Le 17 octobre 1961, la police parisienne réprimait dans le sang une manifestation de “Français musulmans d’Algérie” (FMA). Cette page sombre de l’Histoire de France,  longtemps occultée, fait depuis quelque années l’objet d’une reconnaissance accrue.

Pour aller plus loin : "Un autre regard sur la propagande de la Guerre d'Algérie", Archive INA avec NOTA BENE

appellés Algérie

Les rappelés d’Algérie

1954-1956

Les rappelés d’Algérie (Actualités françaises, 4 juillet 1956, archives INA)

Cette vidéo d'archive montre la couverture par les Actualités françaises de l'arrivée à Alger de 600 rappelés. On nomme "appelés", les hommes en service militaire mobilisés pour aller combattre par opposition au militaire de carrière. Les "rappelés" sont ceux qui ont été mobilisés après la fin de leur service militaire.

A l'époque les Actualités françaises étaient diffusées dans les cinéma avant les films, très peu de foyer disposant d'une télévision.

Pour aller plus loin : "17 octobre 1961: massacre d'Algériens à Paris", Archive INA

Alger_républicain

Article de Michel Rouzé pour Alger républicain

MAI 1945

Article de Michel Rouzé pour Alger républicain (16 mai 1945)

Alger républicain est un journal francophone fondé en 1938 en Algérie. D'orientation socialiste, il compte dans sa rédaction des Français et des Algériens et dénonce le système coloniale. En 1945, Michel Rouzé de son vrai nom Michieslazc Kokoczynski, est rédacteur en chef du journal. Durant la guerre d'Algérie, de nombreux journaliste rejoindront le FLN. À l'indépendance, il est le premier journal d'Algérie et devient en 1964 un organe du FLN.

Guerre d'Algérie - Dey d'Alger

Le Dey d’Alger et Charles X

LA CONQUÊTE DE L’ALGÉRIE

Estampe représentant le Dey d’Alger et Charles X (Mendouze, 1830)

Au début du XIXe siècle, la France a des relations commerciales avec l’Algérie. Une dispute éclate entre la France et le Dey d’Alger, représentant du sultan Ottoman en Algérie, car la France met du temps à régler ses dettes pour l’achat de blé.
Le roi de France Charles X va alors lancer une expédition contre l’Algérie en 1830.

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