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Podcast France culture, « Abbé Pierre (1912-2007), l’éternel révolté »
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Béret sur la tête, canne à la main, l’abbé Pierre était surnommé la voix des sans voix. Fondateur d’Emmaüs, résistant et même député, toute sa vie il s’est battu contre l’exclusion sociale et le mal logement.
Un prêtre résistant
Henri Grouès dit l’abbé Pierre est né en 1912 à Lyon. Issu d’une famille bourgeoise et catholique, il est marqué par l’engagement caritatif de son père. A 16 ans, il décide de devenir prêtre renonçant à tous ses biens pour faire vœu de pauvreté.
Pendant la seconde guerre mondiale, il est vicaire de la cathédrale de Grenoble. A partir de 1942, il organise le passage en Suisse des juifs cachés dans les différentes institutions religieuses de la ville qui est alors passé en zone occupée par l’Allemagne nazie. La cathédrale va devenir le point de rencontre pour résistant du maquis du Vercors. Il organise notamment le passage en Suisse du frère de Charles de Gaulle, alors recherché par les autorités.
C’est dans la clandestinité qu’il prend le surnom de l’abbé Pierre qu’il lui restera toute sa vie.
Le combat de l’abbé Pierre pour les démunis
A la libération, il devient député puis fonde l’association Emmaüs en 1949 pour lutter contre l’exclusion sociale et le mal-logement. C’est la rencontre avec Georges Legay, ancien bagnard désespéré qui a tenté de se suicider, qui lui donne l’idée de fonder Emmaüs.
C’est l’ADN d’Emmaüs, accueillir sans jugement toute personne exclue et lui donner un travail, un logement et une communauté, celle des compagnons d’Emmaüs. Bien que fondé par un prêtre catholique, le mouvement Emmaüs s’est voulu totalement neutre sur les plans religieux et politique.
D’abord installé dans une grande bâtisse en région parisienne, Emmaüs accueille les personnes dans le besoin. L’association commence avec les compagnons, la construction de logement. Pour financer l’association et acheter d’autres terrains, les compagnons d’Emmaüs deviennent chiffonniers, il récupèrent tout ce qui peut être revendus.
L’appel de 1954
En 1954, la France connaît un hiver particulièrement froid. Le pays compte alors 7 millions de personnes mal-logées ou sans-abris. Alors que des personnes meurent de froid à la rue, l’abbé Pierre lance le 1er février 1954, un appel aux dons à la radio, resté célèbre sous le nom de l’appel de 1954. Son objectif est de fonder des cités d’urgence pour donner un toit aux sans-abris.
L’appel provoque un gigantesque élan de solidarité populaire connue comme »’insurrection de la bonté . Les dons affluent et Emmaüs se développe. De nombreux bénévoles offrent leur aide pour redistribuer les dons et venir en aide aux mal-logés. Il obtient aussi du gouvernent l’instauration de la trêve hivernale: l’interdiction d’expulser les locataires pendant l’hiver.
Le combat de l’abbé Pierre aujourd’hui
A partir de 1955, l’abbé Pierre voyage partout dans le monde en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et en Asie. Ces nombreux voyages ont entraîné la création de groupes Emmaüs dans le monde entier. En 1971, Emmaüs international voit le jour :
Agir pour que chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité2.
Manifeste d’Emmaüs International
Aujourd’hui Emmaüs est présent dans plus de 41 pays à travers le monde pour continuer le combat de l’abbé Pierre.