Pour aller plus loin
« La philosophie arabe médiévale : quelle transmission ? Quelle actualité ? – Ali Benmakhlouf », École normale supérieure
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Surnommé le Philosophe des Arabes, Al-Kindi fut un homme de connaissances qui a tenté de concilier islam et raison et détacher les connaissances scientifiques et techniques de la théologie religieuse.
Un savant accompli
Né à Koufa, une ville irakienne, au IX siècle, Yusuf Yaaqub Ibn Ishaq Al Kindi fut un savant complet dans divers domaines scientifiques comme la médecine, les mathématiques, la philosophie ou encore la musique. Intellectuel d’envergure, il était versé dans la connaissance de la langue grecque. Plus que traduire les textes des philosophes grecs, il a produit des commentaires des œuvres d’Aristote. Il sera le premier à répandre dans le monde arabe la connaissance de la philosophie grecque. Esprit prolifique, il a écrit plus de 290 ouvrages dans divers disciplines : philosophie, mathématiques, musique…
Reconnu à son époque comme un grand savant, il bénéficie du mécénat de trois califes abbassides. Il a notamment été le précepteur du fils du calife al-Mu’tassim.
La philosophie de Al Kindi
Si Al Kindi a été très influencé par la philosophie grecque, sa pensé s’insère dans la tradition monothéiste et islamique. Pour atteindre la vérité, il distingue deux voies : la science prophétique comme révélation immédiate, et la science humaine, qui est progressive et nécessite des efforts. Pour lui la vérité révélée et la vérité scientifique ne sont pas en conflit mais en harmonie. Il considère que d’un point de vue islamique, il est du devoir de tout homme de rechercher la connaissance par tous les moyens notamment scientifique. En effet, c’est par l’exercice de la raison que l’homme peut accéder à la vérité.